l'Eraud, Chemin du Doridon, 85160 Saint-Jean-de-Monts
 
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Code déontologique

Préambule

Ce présent code de déontologie s’applique aux membres de l’Institut de Focusing d’Europe Francophone (IFEF), psychothérapeutes, praticiens, counsellors, ou étudiants de l’Approche Centrée sur la Personne et Expérientielle, que se soit dans un cadre professionnel, bénévole, ou de formation.

 

Dans tout le texte, le terme de praticien est utilisé comme un mot générique désignant tous les niveaux d’accompagnants : praticien de la relation d’aide, counsellor, psychothérapeute. Le terme d’accompagnement ou relation d’aide est par commodité utilisé dans un sens large (relations d’aide, counselling et psychothérapie). Le terme psychothérapie sera utilisé uniquement pour souligner sa spécificité d’avec l’approche générique d’accompagnement, conformément à la législation en vigueur. Le terme client désignera par commodité la personne qui demande et reçoit de l’aide, que ce soit dans un cadre professionnel ou bénévole.

 

Plus qu’un code de déontologie théorique extériorisé, le coeur de notre approche Centrée sur la Personne et Expérientielle est éminemment éthique. La compétence et le savoir-faire se mettent en place à partir d’un savoir être exprimé authentiquement par la personne accompagnante - le praticien. Ce regard éthique s’avère aidant en lui-même et va donc participer au processus de changement de la personne. Il a pour fondement un regard positif sur l’humain, et sur ses immenses ressources et potentialités, dont tout découle. Les outils, les techniques comme toutes les interventions du praticien sont « habités » par cet état d’être.

Ces règles de conduite ont pour buts :

  • De protéger le client contre les dérives et les applications abusives possibles, par les praticiens, dans les situations de relations d’aide et de psychothérapie.
  • De servir de code de bonne conduite pour tous les membres de l’Institut, à l’intérieur de l’Institution comme à l’extérieur.
  • De servir de cadre de référence en cas de plainte, de conflit interpersonnel.

Ce code s’inspire en partie du code de déontologie de l’AFP-ACP (Association Française de Psychothérapie dans l’Approche Centrée sur la Personne) et se veut conforme à celui proposé par la FFdP (Fédération Française de Psychothérapie)

1 - Définition de la Psychothérapie et de la relation d’aide

1.1 Éclaircissement sur les différents modes d’accompagnement

Malgré le tronc commun de toutes les formes d’accompagnement, il est toutefois important de souligner la distinction entre la psychothérapie et la relation d’aide. La relation d’aide et le counselling n’entrent pas dans le champ des pratiques prenant en charge les psychopathologies, dûment codifiées relevant de l’exercice de la psychothérapie ou de la psychiatrie. Elles relèvent plus d’une qualité des comportements face à la souffrance humaine. La relation d’aide est généralement ponctuelle ou de plus courte durée et peut s’exercer partout où il y a relations humaines – domaines personnel, professionnel, associatif, etc. Le but de la relation d’aide est d’apporter une aide, une facilitation, une médiation à une personne ou à un groupe. Le couselling permet de prendre particulièrement en compte le contexte psychosocial. La psychothérapie, quant à elle, s’exerce généralement en cabinet dans le cadre de la profession libérale ou dans une structure de soins, il s’agit le plus souvent d’un processus thérapeutique plus profond et généralement plus long.

Hormis la prise en charge des psychopathologies du ressort de la psychothérapie, nous trouvons néanmoins bons nombre de points de convergence. Toutes les formes d’accompagnements, avec un niveau d’intégration différent, tendent vers les résultats ci-dessous.

1.2 - Définition de la psychothérapie

Elle vise à permettre au Client :

  • D’atteindre un niveau d’individuation plus harmonieux grâce à une meilleure utilisation de son capital émotionnel, sensitif, intellectuel, psychique, physique, créatif, relationnel.
  • De développer une perception et une compréhension plus grandes des rapports entre son monde intérieur et le monde extérieur.
  • De se sensibiliser, grâce aux processus thérapeutiques, aux fonctionnements qui le font souffrir en vue d’y substituer des fonctionnements plus adéquats ce qui auront pour conséquence d’atténuer, voir supprimer sa souffrance ou son mal-être.
  • D’explorer sa personne en ce qu’elle a d’unique et de singulier.
  • D’acquérir une meilleure estime de soi, un nouveau sentiment d’appartenance et de maîtrise de sa vie dans un rapport à soi-même plus pacifié.

1.3 - Définition de la fonction de praticien

Les professions de psychothérapeute et de la relation d’aide sont des disciplines spécifiques du domaine des sciences humaines. Les méthodes utilisées reposent sur des théories scientifiques et une pratique éprouvée. Le praticien aura pour objectif d’accompagner le client vers les réalisations mentionnées en 1.2. Il le fera au mieux des intérêts du client.

2 - Indépendance idéologique

  • 2.1 - Le praticien ne peut, en aucun cas, utiliser des voies manipulatrices ou coercitives, le prosélytisme d’aucune sorte sectaire, politique, religieux…
  • 2.2 - Les appartenances et influences idéologiques ou autres ne doivent en aucun cas parasiter la liberté de penser et la pratique professionnelle ou bénévole du praticien.

3 - Indépendance morale

  • 3.1 - Le praticien ne peut exercer ou favoriser aucune sorte de pression ou de contrainte sur un client. Il agira uniquement dans le respect de l’intégrité de la personne humaine et des droits de l’homme, sans jamais imposer des vérités ou des croyances qui lui sont personnelles.
  • 3.2 – Le praticien est libre de refuser, pour des raisons professionnelles, éthiques, personnelles, de s’engager ou de poursuivre un accompagnement avec un client même si celui-ci le désire.
  • 3.3 - Dans sa position de refus, il aura pour devoir moral d’orienter et conseiller le client demandeur vers une autre prise en charge apte à répondre à la demande et aux besoins du client.
  • 3.4 - Le praticien condamne l’utilisation des notions de normal et de pathologique à des fins répressives dans le domaine politique et/ou social.
  • 3.5 - Le praticien s’engage à s’abstenir de toutes pratiques sortant des directives déontologiques et du cadre explicité - institué en commun. L’utilisation de sa position, afin de satisfaire ses intérêts personnels (sur les plans sexuel, affectif, social, économique…) constitue une faute grave. Il transgresse également ses devoirs en ayant des relations sexuelles avec son client, même si ce dernier est consentant, dans le cas d’un accompagnement professionnel et/ou d’une psychothérapie. Ces conditions prévalent même avec les élèves en formation et les collègues en supervision.
  • 3.6 – Le praticien renonce à faire miroiter des promesses de guérison irréalistes.

4 - Indépendance technique

  • 4.1 - Le praticien doit assurer son indépendance dans la mise en oeuvre de ses méthodes et pratiques thérapeutiques.
  • 4.2 - Il n’autorise pas les personnes non compétentes à influencer ses choix méthodologiques et ses formes d’accompagnements.
  • 4.3 - Le praticien est garant des conditions morales et matérielles de travail nécessaire au bon exercice de sa pratique, afin de ne point entraver la qualité du processus thérapeutique, ou altérer la relation avec le client.
  • 4.4 – Le praticien peut entreprendre ou poursuivre un accompagnement avec son client même si celui-ci refuse explicitement des consultations ou soins complémentaires qu’il lui aura suggérés.
  • 4.5 - Le praticien ne peut décréter, exiger, ordonner à un client de cesser ou renoncer à d’autres consultations, soins ou pratiques. Le praticien s’engage à ne jamais conseiller l’arrêt d’un traitement médical et à ne pas faire de pratique illégale de la médecine
  • 4.6 - Toutefois, le praticien peut estimer que sa forme d’accompagnement est incompatible avec les soins, les pratiques ou les consultations en question. Dans ce cas de figure, il pourra mettre un terme à la relation thérapeutique après avoir argumenté son choix auprès de son client.
  • 4.7 – Chaque praticien professionnel fixe lui-même ses honoraires en conscience.

5 - Compétence professionnelle et perfectionnement

  • 5.1 - Le praticien doit pratiquer son art avec compétence et dans le souci rigoureux de l’éthique et du respect de la personne humaine.
  • 5.2 – Le praticien professionnel doit veiller à actualiser ses connaissances et pratiques en se tenant informé des recherches et des avancées dans son domaine d’application - ce qui suppose une formation continue permanente.
  • 5.3 - Le praticien professionnel participe régulièrement, et tout au long de sa pratique professionnelle, à un cadre de supervision et de contrôle de sa pratique par un tiers qualifié.
  • 5.4 - Le praticien aura recours aux avis de personnes compétentes concernant un client en fonction de son état physique et mental et des limites de ses aptitudes.
  • 5.5 - Le praticien est tenu d’utiliser avec ses clients, les approches, techniques et outils, du domaine de la relation d’aide ou de la psychothérapie qu’il maîtrise suffisamment.
  • 5.6 – Le praticien est passé lui-même par un processus d’accompagnement. Dans le cas du psychothérapeute, celui-ci a suivi un processus psychothérapique approfondi distinct de sa formation, bien qu’elle y participe fondamentalement.

6 - Secret professionnel et devoir de discrétion

  • 6.1- Dans un cadre professionnel, le praticien et son équipe sont soumis au secret professionnel absolu pour la totalité de ce que le client révèle dans l’exercice de sa profession.
  • 6.2- Dans un cadre bénévole, le praticien et son équipe sont soumis au secret ou au devoir de discrétion absolu pour la totalité de ce que le client révèle dans sa pratique d’accompagnement.
  • 6.3- Ce même devoir s’impose dans tous les cas de supervision.
  • 6.4- En séance collective, le praticien prescrit aux membres du groupe une obligation de discrétion quant à l’identité des participants et sur le déroulement des séances.
  • 6.5- Si des raisons thérapeutiques ou autres nécessitent la participation d’un tiers qualifié afin de continuer le processus d’accompagnement. Le praticien devra préalablement demander le consentement du client avant de commencer et pour révéler les informations nécessaires.

7 - Cadre de la psychothérapie et de la relation d’aide

Ce que l’on définit comme cadre est l’ensemble des règles qui vont définir la rencontre entre un praticien et un client. Nous proposons ci-dessous un cadre type, cependant nous retrouvons dans les faits une variabilité du cadre en fonction du lieu, du temps, de la demande du client… Néanmoins, un cadre doit être toujours explicité, compréhensible et convenant aux deux parties.

Dès le début de la psychothérapie ou de la relation d’aide, le praticien doit définir un cadre clair en attirant l’attention de son client sur ses droits et ses devoirs et souligner les points suivants :

  • Le praticien se doit d’attirer l’attention du client sur sa responsabilité propre et sur la nécessité d’une coopération active et permanente de ce dernier.
  • Le type de méthode employée (s’il le juge approprié à la situation du Client). Il précise les conditions de travail (y compris les conditions d’annulation ou d’arrêt).
  • Secret professionnel ou devoir de discrétion.
  • Tout doit être clair en présentant explicitement, selon les types d’accompagnement, les conditions financières (honoraires, prises en charge, règlement des séances manquées), les possibilités de négocier la durée, la fréquence et le temps d’accompagnement.
  • Lui rappeler qu’il a des droits et donc des possibilités de recours possibles.

8 - Le Client a le libre choix de son praticien

Le Client a une totale liberté de choix de son praticien. Cette liberté de choix participe à la mise en place de l’alliance thérapeutique et du climat de confiance nécessaire à la relation d’aide et au processus thérapeutique. En aucun cas le praticien ne doit utiliser cette confiance pour faire pression sur la liberté de choix du client. Le praticien choisi par le client, et librement consentant, a le devoir de mettre en place toutes les conditions nécessaires pour honorer cette confiance.

9 – Application du code de déontologie

Le Comité de l’Institut, la Directrice de l’IFEF et les membres de la Commission éthique sont habilités à examiner les plaintes internes ou externes concernant tout manquement au présent code de déontologie. Conformément au règlement intérieur, ils pourront former un conseil de discipline. Le praticien, garant du cadre et de la déontologie, est dans l’obligation d’assumer ses responsabilités. Toute forme d’abus ou d’agissement grave dans le cadre de la relation de confiance et de relative dépendance que constituent la relation d’aide et la psychothérapie constitue une faute grave. Les responsables mandatés auront pouvoir d’évaluer la valeur de la faute afin de délivrer si besoin est : un rappel à l’ordre, un avertissement ou une exclusion temporaire ou définitive de l’IFEF. Cette prise de décision devra être prise à la majorité de voix exprimées.

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