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Approche et références

Le coin des bouquins

3 auteurs, 3 textes  qui me semblent éclairer le besoin d’une nouvelle posture pour faire face au réel et à sa complexité et que j’ai envie de partager avec vous 


C’est une sorte d’échanges entre auteurs qui ne se sont probablement pas rencontrés dans la vie mais ils se sont rencontrés à l’intérieur de moi et viennent ouvrir des possibles, en cohérence avec une complexité en expansion.

Bonnes lectures plurielles.

Bernadette Lamboy quand elle n’écrit pas.

Lamboy, B. (2003). Devenir qui je suis. Une autre approche de la personne. Coll. Psychologie, Ed. Desclée de Brouwer, Paris.

Lamboy, B. (2009) Trouver les bonnes solutions par le Focusing Ed. Le souffle d’or, Gap.

Lamboy, B. (2010) 50 Exercices pour être bien dans son corps. Ed. Eyrolle, Paris

Rogers, C. (1972/2002). Liberté pour apprendre. Dunod, Paris.

Rogers, C. (1970/1973). Les groupes de rencontre. Dunod, Paris.

Rogers, C. Le développement de la personne. Dunod, Paris.

Rogers, C. (2001) L’approche centrée sur la personne. Randin, Lausanne. (Anthologie de textes présentés par Howard Kirschenbaum et Valérie Land Henderson)

 Hall, E.T. (1979). Au-delà de la culture. Coll. « Point essais » Ed du Seuil.

Damasio, A. (2010) L’autre moi-même. Les nouvelles cartes du cerveau, de la conscience et des émotions. Ed Odile Jacob (sciences).

Edward T. Hall

Professeur d’anthropologie, il s’est particulièrement consacré aux problèmes des relations inter culturelles et des difficultés de la communication par-delà ces frontières d’autant plus réelles que dissimulées : les cultures. «  Au-delà de la culture » son livre phare, nous fait reconnaître la dimension cachée de nos présupposés culturels.

« Deux crises convergentes affectent l’homme contemporain : la première et la plus évidente concerne les rapports entre la population et l’environnement ; la seconde, moins visible, mais tout aussi préoccupante, concerne l’homme et la relation qu’il entretien avec lui-même et ses prolongements constitués par ses institutions, ses idées, son entourage immédiat ou élargi à la communauté humaine, en un mot, la relation qu’il entretient avec sa culture.

Si ces deux crises ne sont pas abordées conjointement, aucune ne sera résolue. La technique seule ne peut apporter de solutions aux problèmes propres à l’homme et à ses éternels conflits ; et inversement la technique ne sera jamais appliquée de manière rationnelle aux problèmes de l’environnement tant que l’homme n’aura pas commencé par dépasser les limites que lui imposent ses institutions, ses philosophies et ses cultures. » […] Un large mouvement antiautoritaire qui s’imposerait de lui-même, est nécessaire. […]

Mais pour y parvenir il devra cesser de privilégier exclusivement certains hommes ou certaines qualité, accepter le fait que plus d’un chemin mène à la « vérité », qu’aucune culture n’est infaillible ou mieux préparée que d’autres dans cette recherche, et surtout savoir qu’aucun maître penseur ne révèlera la voie pour mener cette recherche » Extraits de l’introduction du livre de Edward T. Hall  «  Au-delà de la culture »

Bernadette Lamboy

Docteure en psychologie, en rajoute une couche :

 (…)  « La réponse ne réside pas dans une restriction de l’homme, mais dans son ouverture à de nouvelles dimensions, de nouvelles options, de nouvelles alternatives, de nouvelles possibilités et de nouvelles voies pour utiliser de façon créative ses propres capacités sans faire appel aux ressources matérielles,  et se mettre sous la dépendance de l’ego. » «  Prendre en compte la personne dans sa subjectivité, la rencontrer dans son  aptitude à dire « je » est somme toute une affaire récente dans l’histoire de l’humanité. Jusque-là, une « autorité » se chargeait d’instruire l’enfant et plus tard l’adulte sur la réalité et les comportements à tenir selon les circonstances.

Un des impératifs majeurs était « qu’il ne faut pas s’écouter », aussi les individus se calquaient-ils sur ce que l’on attendait d’eux plutôt qu’ils ne cherchaient à faire des choix personnels. « Etre soi » devient un objectif, une priorité légitime portée par une « quête de soi » et un désir de reconnaissance. Chaque personne est vivement encouragée dans sa démarche d’autonomisation. Dans cette incitation à s’occuper de soi comme personne à part entière, l’écoute revient en première ligne au double sens de s’écouter soi-même et de s’écouter mutuellement pour une meilleure communication. La reconnaissance de chacun, dans une relation de personne à personne, depuis le bébé1 jusqu'à la personne en fin  de vie, relève d’un renversement des priorités : la valeur accordée à la personne en tant qu’être original et digne d’intérêt a pris le pas sur le souci de soumettre l’individu à des principes d’ordre moral et à une autorité externe. 

L’autorité en défaut ; La mise en valeur de la personne, la reconnaissance de ses compétences, l’encouragement à une démarche d’autonomisation fondée sur l’autorité interne de la personne – et la pratique de l’autoréférence - , nouveau modèle de la réalité fait appel à la croissance, au potentiel évolutif, à une recherche de développement et d’actualisation. Au hit-parade des critères de la qualité relationnelle se retrouvent les attitudes d’écoute, de non-jugement, de compréhension empathique, de respect de la personne, d’authenticité, de non-pouvoir sur l’autre, du droit à s’exprimer, à exister sur les bases de ses propres aspirations…Devenues « valeurs » de civilisation, ces attitudes font désormais partie de la philosophie humaniste ambiante, en contrepoint de pratiques techniques déshumanisantes et d’impératifs économiques sans âme. »

[…] «  Une des manières de rendre compte de la « réalité » consiste à faire appel à une logique du processus émergent. En contraste avec une logique de l’identité dont, l’élément référentiel premier est statique, défini comme objet délimité et séparé, transformable éventuellement en autre chose sous l’action des forces extérieures, ici, il s’agit de trouver une logique qui réponde à la croissance de la complexité. Si Edgard Morin nous a introduits à la pensée complexe, il est nécessaire de donner au « complexe » une perspective processuelle capable d’inclure l’émergence et l’apparition du nouveau. La seule idée du processus ne suffit pas non plus à sortir d’une vision répétitive, cyclique ou linéaire. Il existe avec le concept d’émergence une notion de réorganisation qui permet une « vraie » nouveauté, transformant les données de base et réorganisant le champ global. » Pages. 173-174.Lamboy, B. (2003). Devenir qui je suis, une autre approche de la personne. Coll. Psychologie, Ed. Desclée de Brouwer, Paris.

Antonio Damasio

l' un des spécialistes les plus importants des neurosciences, nous propose une approche très originale, qui renouvelle en profondeur la science de la conscience.

« Replacer la construction de l’esprit humain dans l’histoire de la biologie et de la culture ouvre la voie à une réconciliation entre l’humanisme traditionnel et la science moderne, de sorte que, lorsque les neurosciences explorent l’expérience humaine dans les mondes étrangers de la physiologie et de la génétique du cerveau, la dignité humaine ne soit pas seulement conservée mais réaffirmée. » « Le soi existe-t-il ou non ? Si oui, est-il présent quand nous sommes conscients ou non ? Les réponses sont sans équivoque.

Le soi existe bel et bien, mais c’est un processus, et non une chose ; et ce processus est présent toutes les fois que nous sommes conscients. On peut le considérer de deux points de vue. L’un est celui d’un observateur appréciant un objet dynamique- à savoir l’objet dynamique constitué par certains fonctionnements mentaux, certains traits de comportement et une certaine histoire vécue. L’autre point de vue est celui du soi qui connaît, processus qui se focalise sur nos expériences et nous conduit parfois à réfléchir sur elles.

[…] Dans l’un comme dans l’autre point de vue, le processus varie en étendue et en intensité ; ses manifestations diffèrent selon les occasions. Le soi peut opérer sur un registre subtil, comme une « allusion presque devinée » de la présence d’un organisme vivant, ou sur un registre plus marqué qui comprend la personnalité et l’identité du propriétaire de l’esprit. Qu’on le sache ou non on le sent toujours : voilà comment je résumerais la situation. »

…la représentation du monde  extérieur au corps ne peut arriver au cerveau que par le corps lui-même, c’est-à-dire via sa surface. Le corps et son environnement interagissent l’un avec l’autre et les modifications causées dans le corps par cette interaction sont cartographiées dans le cerveau. Il est vrai que l’esprit apprend du monde extérieur par le biais du cerveau mais il l’est tout autant que le cerveau ne peut être informé que par le biais du corps.

La seconde conséquence de l’orientation du cerveau sur le corps n’est pas moins remarquable : c’est en cartographiant son corps de façon intégrée que le cerveau réussi à créer le composant essentiel qui deviendra le soi. Nous verrons que la cartographie corporelle est la clé pour élucider le problème de la conscience. Enfin, comme si ce qui précède n’était pas déjà assez extraordinaire, les relations étroites entre le corps et le cerveau sont essentielles pour comprendre quelque chose d’autre qui est essentiel pour notre vie : les sentiments corporels spontanés, les émotions et les sentiments d’émotions.

[…] En d’autres termes, l’activité cérébrale recrée en permanence une version du corps. Dans son hétérogénéité, le corps à une copie dans le cerveau, ce qui est une des principales marques de l’orientation de ce dernier vers lui. Enfin, le cerveau peut faire plus que simplement cartographier les états présents, avec plus ou moins de fidélité ; il peut aussi transformer les états du corps et simuler ceux qui ne sont pas encore apparus.

 […] … le cerveau sait quel était l’état passé du corps et peut être tenu informé des modifications survenues. Ce dernier point est essentiel s’il doit produire des réponses correctives aux changements qui mettent en danger la vie. D’autre part, les signaux allant du cerveau au corps, qu’ils soient neuraux ou chimiques, consistent en commandes enjoignant de modifier le corps. Celui-ci déclare au cerveau : voilà comment je suis fait et voilà dans quel état je suis maintenant. Le cerveau lui explique alors quoi faire pour préserver son équilibre. Et quand il y lieu, il annonce aussi au corps comment construire un état émotionnel.

[…]Mais alors quel est le cadeau ultime qu’elle [la conscience] a apporté à l’humanité ? Peut-être la capacité de naviguer dans l’avenir sur les mers de l’imagination, à guider le vaisseau du soi vers un port sûr et industrieux. C’est le plus précieux de ses présents, et il dépend du rapprochement entre le soi et la  mémoire. Trempée par les sentiments personnels la mémoire est ce qui permet aux hommes d’imaginer à la fois un bien-être individuel et, conjointement, celui de toute la société, et aussi les moyens de l’atteindre et de le magnifier. La mémoire est responsable du fait que le soi se place inlassablement dans un ici et maintenant évanescent, entre le passé et le futur anticipé, perpétuellement balloté entre hier qui n’est plus et demain qui est seulement de l’ordre du possible. Le futur nous tire en avant, depuis un point qui disparaît au loin : c’est lui qui nous donne la volonté de continuer le voyage dans le présent. Voilà sans doute ce que voulait dire T. S. Eliot quand il écrivait : « Temps passé et temps futur/Ce qui aurait pu être et ce qui a été/Pointent vers une seule fin qui est toujours présente. » Antonio Damasio,  L’autre moi-même. Les nouvelles cartes du cerveau, de la conscience et des émotions.  Pages. 359-360.)

Approche Centrée sur la Personne

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