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Témoignage et retour d'expérience après une thérapie


Apprivoiser la douleur- ne plus l’éviter- Ecouter ce qu’elle voulait me dire- Mon corps que je considérais comme une usine a commencé à se dévoiler – et à ne faire qu’un avec la tête- thérapie de 3 ans qui avait soigné la tête. Je commençais à aller à la découverte de moi, moi comme individu, comme personne.

Je réalisais qu’à part la violence, la colère, la rébellion et le mutisme, je ne connaissais pas grand-chose de moi.

Je n’avais pas eu le temps de m’épanouir, de me connaître. Je ne m’en inquiétais pas peut-être que j’avais peur de me connaître. D’ailleurs la peur était mon lot quotidien ; j’avais peur pour mes enfants, j’avais peur pour mon mari, j’avais peur d’entreprendre quoi que ce soit. La peur c’était moi et j’utilisais régulièrement ce mot. Je ressentais le monde extérieur, autant les personnes que les lieux, comme des agressions. Et pour me protéger je m’autocensurais : « t’aurais pas dû », « t’aurais dû »… Mais cela ne m’a pas protégé. Bien au contraire. Mon corps a voulu se faire remarquer et quand je me suis aperçue de son existence, je ne lui faisais déjà plus confiance et je perpétuais à l’ignorer. Alors les crises de panique, tétanie, spasmophilie, tachycardie… se sont enchainées. Je ne faisais plus de projets. Je vivais au jour le jour avec des difficultés à apprécier le moment présent.

Entreprendre une thérapie n’est pas un long fleuve tranquille. Mais si nous en sommes déjà à nous poser cette question, c’est que notre vie actuelle n’est pas un long fleuve tranquille. Il faut parfois souffrir pour être bien, car après la pluie vient le beau temps. Le Focusing est une thérapie où la personne est active. Elle ne subit pas. Ses valeurs, ses convictions sont respectées, cependant elles peuvent parfois nous « bloquer » et empêcher la voie de la guérison car n’oublions pas que le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas, ou la tête à ses raisons que le corps ignore. D’autre part la morale, les normes éducatives ou des principes peuvent nous bloquer. Le thérapeute va aider à mettre de côté ce qu’il y dans ma tête pour être à l’écoute de mon corps. Ça n’a vraiment pas été facile car jusque-là je subissais plutôt mon corps. Petit à petit j’ai appris à le découvrir, le connaître, l’apprivoiser. Certains partent à la découverte de grands espaces, de pays, de montagnes… Moi je suis partie à la découverte de moi. Je ne me connaissais pas. J’étais obstruée par des « y a qu’a, faut qu’on », par des règles régies et imprimées par une personne qui ne m’avait pas aimée, pas désirée et qui en plus me le disait. J’ai ainsi pu consolider les fondations de ma personne pour devenir moi En apparence rien n’a changé mais à l’intérieur j’ai de nouvelles sensations, espérances… Parfois c’est tout un raisonnement qu’il faut démonter. La thérapie commence toujours par un moment où « on se pose » pour soi, rien que pour soi. Et là on se retrouve avec soi. On prend le temps d’écouter enfin son corps. Après avoir trop souvent entendu « Arrête de t’écouter, tu as toujours un pet de travers, tu es toujours mieux que tout le monde » ou ce qui fait terriblement mal : « tu es sûre de ce que tu dis ? » Toujours est-il que lorsque j’avais un questionnaire à remplir, genre sécurité sociale, avec des questions du style : avez-vous déjà eu mal au dos, des problèmes de sommeil ? Etes-vous d’un naturel anxieux ?, je répondais toujours par l’affirmative. Quelle que soit la position que je pouvais adopter, j’avais mal quelque part, le cou, le haut du dos, le milieu du dos, le bas du dos, le ventre, les articulations, les mains... que je sois assise, debout ou couchée. Malgré l’investissement dans un très bon matelas, je me réveillais avec la sensation que mon corps était couvert de bleus. Alors que j’étais complétement crispée, bloquée, refermée sur moi-même avec ma méfiance inhérente je fus accueillie pour la première fois par JM et son sourire à faire fondre tout sentiment de mal à l’aise. J’ai très rapidement eu confiance en lui. La confiance est essentielle pour faire une thérapie car on va se dévoiler ou dévoiler une part de nous, parfois de choses que l’on n’a jamais dites à personne. Autant se sentir à l’aise et avoir confiance d’être comprise et d’être crue. La franchise de JM m’a aidé. Aidé à reformuler mes pensées désordonnées, je pense notamment quand il a parlé de ma sœur, il a dit : « si j’ai bien compris tel que vous le dites pour vous votre sœur est… car le respect fait que ce n’est pas le thérapeute qui dit ce qu’il faut faire… il vous aide à mieux voir ce que nous pensons, vivons. La première séance fut semblable à un tsunami. Si bien que lorsque JM m’a dit qu’il ne pouvait pas me recevoir la semaine suivante, je n’en fus pas déçue. Mais la régularité est importante dans une thérapie et j’avais décidé de m’investir pour ma guérison. Après les tsunamis, il y a eu d’autres secousses de mon corps et enfin le calme est apparu progressivement. Des progrès, mêmes minimes, sont très rapidement apparu, ma phobie des araignées à disparue, le vertige s’est atténué ; je pouvais enfin monter sur un escabeau ! J’ai entrepris de moi-même de menus travaux à la maison, peinture de portes, fenêtres, je me suis lancée dans le papier peint. Mes crises de tachycardies disparurent, demeuraient encore celles de tétanie et de spasmophilie ainsi que ces gênantes manifestations physiques comme les rougeurs du visage et la transpiration excessive. Je fus très surprise quant au bout de quelques mois, je réussissais à penser à la personne qui m’avait tant fait de mal, non plus comme mon bourreau que je haïssais mais comme la personne qui m’avait mis au monde avec des circonstances atténuantes quant à sa spirale de méchanceté.

Je me suis dit à ce moment-là que je pourrais enfin lui pardonner même si elle ne le saurait pas. Le pardon étant essentiel pour moi afin de vivre en harmonie avec mes convictions personnelles.

J’ai souvent eue l’impression au début de ma thérapie d’être « épluchée comme un mille feuilles» c’est vrai que les douleurs traitées ne réapparaissaient pas Seulement mon traumatisme à moi, ayant plus d’un demi-siècle imaginez le travail pour arriver à la première feuille ! On pourrait dire à la genèse de ma propre histoire. C’est un livre qu’il fallait lire à l’envers pour permettre d’améliorer le fil de l’histoire qui semblait déjà écrite.

Vendredi 18/11

Hier j’ai eu mon rendez-vous avec JM. C’est le 13ème. Que de chemin parcouru depuis notre première rencontre marquée par son sourire accueillant. La thérapie devient plus fine car JM se « fixe », sur de petites douleurs, des aspects qui pour moi paraissaient insignifiants. Je me sens tellement mieux qu’il y a maintenant 3 mois, que pour moi ces petites douleurs me rappellent le passé, d’où je viens et le chemin que j’ai parcouru. Je n’ai pas eu de crises de tétanie depuis le 30/10 et mes crises d’angoisses sont infimes car elles disparaissent facilement grâce à la respiration dans le bas du ventre. C’est d’ailleurs un réel plaisir que de respirer par le bas ventre car jusqu’en aout c’était avec le haut de la poitrine. Le soir dans mon lit, bien que j’appréhende le moment d’aller me coucher, je « m’enivre » du plaisir de respirer tranquillement. C’est actuellement le seul moment où j’arrive à me concentrer, sans être perturbée, sur moi. Les crises de tétanies disparaissant et les maux de ventre s’atténuant, mon corps est beaucoup plus détendu, disponible. Il faut dire que les durs moments sont derrière moi. Au début de la thérapie les 90 minutes étaient longues, car je souffrais beaucoup, maintenant elles passent vite car c’est beaucoup plus apaisant. J’ai du mal à trouver ce qu’il y de bon en moi. Je suis encore très dure avec moi, je me juge sévèrement et me fais encore beaucoup de reproches. J’essaie néanmoins de cultiver un état d’esprit plus positif sur moi mais c’est dur. Cependant j’ai une meilleure image de moi, car je fais plus attention à la façon dont je m’habille, j’ai grossi, surtout mon ventre. Depuis une semaine je me remaquille cela fait dix ans que cela ne m’étais pas arrivé. Hier soir après ma thérapie je suis retournée voir mon ostéopathe que je n’avais pas vue depuis aout et qui me suis depuis 2 ans. Elle a trouvé des changements remarquables « impressionnant » a-t-elle dit. J’utilise encore le mot peur, j’ai peur de moi et peur encore de me faire avoir par les gens. Vers 18 heures des douleurs dans le ventre sont apparues. Il faut dire que j’avais les comptes à faire. Cependant elles auraient dû disparaître après. Je suis allée me coucher, j’avais les orteils recroquevillés et les mâchoires crispées. Les douleurs dans le ventre avant de m’endormir allaient et venaient Quand une disparaissait, l’autre apparaissait. L’image qui venait était un nombril en lien avec mon mari. Il est vrai que le midi je lui avais dit que j’aimerais bien qu’il me fasse un câlin le soir, mais à son retour du boulot mon corps s’est contracté et je ne lui ai rien dit. J’ai dû prendre un demi-anxiolytique. Samedi au réveil, j’avais mal au cou et un début de migraine, cela fait deux matins de suite. En me levant j’ai su que le moral n’y était pas et toute la journée je n’ai rien pu faire. J’avais du ménage à faire. Cela m’a été impossible. C’est souvent que je suis mal après la thérapie le vendredi et le samedi. Pour faire plaisir à mon mari, j’avais accepté d’inviter un couple de ses amis à la maison. J’ai trainé à la maison toute la journée. C’est mon mari qui à tout préparé, moi j’étais trop stressée.

Dimanche. RAS Quelques petites douleurs insignifiantes.

Lundi : je reçois un appel téléphonique ma respiration s’accélère mardi et mercredi aussi.

Mercredi soir : Au fait Jean-Michel, vous étiez formateur de quoi, La question me taraude et j’oublie toujours de la poser, alors ça m’énerve. J’ai décidé de vous faire part de mes « écrits » mais ça me stresse car je n’ai pas trié et il y a des choses personnelles. Je sais le ridicule ne tue pas mais c’est ridicule.

Mercredi 23/11 il est 20h30. Demain j’ai rendez-vous avec JM. Ça fait 2 jours que je me demande comment je vais m’habiller car j’ai grossi et je ne veux pas ressembler à un gros sac, je veux surtout être à l’aise. Voilà c’est dit. Après vers 17h30 j’ai rendez-vous avec le docteur V psychiatre. Là aussi ça me tortille le ventre. Avec JM comme avec le Dr V, je suis maintenant obligée de parler de moi. Et c’est là le problème, ce qui me fait peur. Je me fais peur, j’ai toujours peur de moi de mes réactions de mes attentes. Avant avec JM on parlait de ma mère de mon frère… maintenant c’est moi. Et je crois que tout compte fait ce n’est pas la partie la plus facile.

Vendredi 25/11 Après le rendez-vous avec JM, j’ai eu mal à la tête et le lendemain la migraine. Il faut dire que maintenant les séances sont animées de discussions à caractère plus « philosophique » ou d’opinion à mon avis mais j’aime ça. D’autre part c’est grâce à cet échange d’opinion qu’on avance. Dans ces discussions, j’ai maintenant l’impression que JM cherche à me « titiller » ou à me « provoquer ». Il est vrai qu’au point où j’en étais arrivée, avant la thérapie, je m’étais complètement effacée ou « mise à l’écart. Je ressens parfois ses paroles comme une mise au pied du mur qui me force, m’oblige à me remettre en question. Cette étape est indispensable pour m’aider à trouver ou à retrouver si peu que j’en ai déjà eu l’estime de soi. La confiance en soi. Heureusement que ses paroles et sa franchise elles me servent plutôt à me à me booster, me regarder en face. Qu’y a-t-il en moi ? Qu’est-ce que j’attends de moi ? J’ai construit sans me rendre compte ma vie autour de mon mari. Je dois reconnaître que malgré le fait que je me considérais comme « moins que rien », j’ai eu la joie, la chance, le plaisir de rencontrer un homme qui a eu la patience de m’accepter avec tous mes manquements. Sans un amour profond, sincère et sans jugement, cet homme est devenu mon époux et le père de mes enfants et est resté depuis plus de 31 ans avec moi. Je dois donc avoir quelques qualités même si je ne les trouve pas car cet homme n’est pas un idiot, ce n’est pas un surhomme, il a des besoins intimes qu’il a mis de côté par amour pour moi.


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